En attendant que le Premier ministre annonce – autour du 12 mai – les modalités précises de réouverture, plusieurs réunions techniques ont eu lieu ces derniers jours notamment avec les professionnels de l’hôtellerie-restauration et ceux de la culture.
Bars, restaurants, hôtels
Le 30 avril, le secrétaire d’État en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, a reçu les responsables des grandes fédérations du secteur des CHR (cafés, hôtels et restaurants). Le président du Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration, Didier Chenet, a publié sur le site de son organisation la liste des précisions données par le gouvernement.
Première indication : lorsque les terrasses rouvriront, le 19 mai, ce sera « sans restriction supplémentaire ». Autrement dit, il n’y aura pas de jauge, en dehors du respect des protocoles sanitaires (groupes de 6 personnes maximum). Ce seront apparemment aussi bien les terrasses des cafés que celles des restaurants qui pourront rouvrir.
Les restaurants d’hôtels pourront aussi rouvrir dès le 19 mai, mais uniquement pour servir leurs clients. Cette dérogation s’applique également aux villages vacances, chambres d’hôtes, campings, etc. Les hôtels pourront aussi, à cette date, accueillir des séminaires, en respectant une jauge de 35 % et avec un plafond de 800 personnes.
Quant aux traiteurs, ils sont également concernés par la date du 19 mai : ils pourront à cette date « organiser des mariages et des réceptions », à la condition toutefois que la restauration soit uniquement assise.
Le 9 juin, ce sera au tour des cafés et restaurants de pouvoir accueillir des clients en intérieur, mais en respectant une jauge de 50 %, qui sera levée le 30 juin.
Ces perspectives, soulignent les professionnels, ne résolvent pas tous les problèmes, dans la mesure où, par exemple, seulement un café ou restaurant sur deux est équipé d’une terrasse. Par ailleurs, le télétravail et le couvre-feu sont autant d’obstacles à une reprise forte de l’activité des restaurants. Les professionnels du secteur ont donc demandé – et, semble-t-il, obtenu – que les aides économiques au secteur ne s’arrêtent pas brutalement, mais de façon « dégressive », tant que subsistent des protocoles sanitaires et des mesures de restriction qui « réduisent le chiffre d’affaires » des établissements.
Culture : les précisions de la ministre
Lundi soir, devant les députés, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a donné un certain nombre d’indications sur la réouverture des lieux culturels.
Le 19 mai, la réouverture de salles de spectacles et des cinémas sera possible, avec une jauge de 35 % et un plafond à 800 spectateurs. La jauge, indique la ministre, sera portée à 65 % au mois de juin, et toutes les restrictions devraient « être levées au 1er juillet ». Roselyne Bachelot a précisé que dans les cinémas, la vente de nourriture (confiseries, glaces…) sera interdite lors des projections.
Pour les musées et monuments, la jauge serait, pendant la première période, de 8 m² par visiteur, puis, pendant la seconde, de 4 m² par visiteur.
La ministre a tenu à rassurer les députés qui l’interrogeaient sur le fait que les aides au secteur de la culture seront « maintenues pour toutes les filières » tant que dureront les restrictions, sous la forme d’un « fonds destiné à compenser les pertes de billetterie ». Elle a assuré que « les petites structures très présentes dans le monde rural ne seront pas oubliées ». Des annonces, après arbitrages de Bercy, seront faites « très prochainement ».
Roselyne Bachelot s’est montrée assez optimiste sur la tenue des festivals, cet été, indiquant que « la très grande majorité des festivals » se tiendra, sans en dire plus, néanmoins, sur les conditions pratiques (jauges, protocoles), actuellement en discussion. Elle a annoncé qu’un « fonds festival » de 30 millions d’euros serait créé, afin de « compenser les pertes d’exploitation des organisateurs qui maintiendront leurs événements en dépit des contraintes sanitaires ».
Sur l’enseignement culturel, enfin, la ministre a donné des dates claires : « Les conservatoires rouvriront le 19 mai. (…) À partir du 9 juin pourra reprendre l’enseignement de la danse sans contact pour les élèves majeurs. À compter du 1er juillet, l’enseignement de la danse reprendra pleinement, y compris avec contact, ainsi que le chant lyrique en pratique collective. »
Concert test
Il est à retenir enfin qu’un concert-test devrait se tenir le 29 mai prochain à Paris, organisé par le Prodiss (syndicat national du spectacle et de la variété) avec un protocole élaboré par l’Assistance-Publique Hôpitaux de Paris. Ce concert, à l’AccorHotel Arena (ex-Palais omnisport de Paris-Bercy) se déroulera en configuration debout et dans une salle fermée. D’après le protocole publié par l’AP-HP, le concert accueillerait 5 000 personnes, qui devront présenter un test négatif réalisé 72 heures auparavant. Le port du masque sera obligatoire. Tous les participants seront soumis à un test PCR sept jours après l’événement.
Reste à savoir si le financement de ce test grandeur nature est bouclé (en dehors de la salle elle-même, qui a été mise à disposition gratuitement par la Ville de Paris). Interrogée à quatre reprises par les députés sur ce sujet précis, lundi soir, Roselyne Bachelot a soigneusement évité de répondre.
SOURCE : MAIREinfo – Édition du mercredi 5 mai 2021