La prestation d’accompagnement des ménages les plus modestes (Mon Accompagnateur Rénov) sera entièrement prise en charge, l’aide pour cette prestation d’accompagnement passant de 1 200 euros actuellement à 2 000 euros, a-t-on précisé de même source, confirmant une information du Figaro.
L’objectif du gouvernement est de 200 000 rénovations d’ampleur en 2024, contre environ 90 000 actuellement, alors que le secteur du logement représente 48 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit 64 % des émissions du bâtiment et 11% des émissions totales de la France.
Cette nouvelle enveloppe, destinée à accélérer le remplacement des chaudières fossiles – fioul et gaz –, sera annoncée lundi par les ministres de la Transition énergétique (Agnès Pannier-Runacher), de la Transition écologique (Christophe Béchu) et de la Ville et du logement (Olivier Klein), à l’occasion d’une réunion des acteurs du bâtiment sur la décarbonation.
Concertation
Le gouvernement a par ailleurs lancé le 5 juin une concertation jusqu’au 28 juillet avec des élus et des professionnels envisageant d’interdire l’installation de chaudières à gaz neuves. Les résultats de cette concertation seront restitués à l’automne et « pourront nourrir les textes de loi à venir ou faire l’objet de textes réglementaires », explique le ministère. Une éventuelle interdiction des chaudières à gaz neuves, à l’instar de ce qui est en place depuis 2022 pour les chaudières au fioul, est une préconisation du récent rapport Pisani-Ferry. Elle rencontre une opposition farouche des professionnels du secteur, qui rappellent que plus de 11 millions de ménages utilisent ce mode de chauffage et prédisent « des conséquences économiques désastreuses » en cas d’adoption de cette mesure. Ils demandent plutôt une transition vers l’usage du gaz vert, issu de la méthanisation.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la planification écologique lancée par la Première ministre Élisabeth Borne et doit permettre de « sécuriser l’atteinte des engagements climatiques du pays d’ici 2030 », en cherchant notamment à savoir comment « accélérer la dynamique de dépose des chaudières fossiles (fuel et gaz) » dans les bâtiments, dans le parc tertiaire et dans le parc résidentiel, pour les remplacer essentiellement par des pompes à chaleur, selon le ministère de la Transition énergétique.
D’après des statistiques du Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie (Ceren), 11,2 millions de résidences principales recouraient au gaz naturel et gaz de pétrole liquéfié pour se chauffer en France en 2021 (collectif ou individuel), et quelque 2,7 millions de résidences principales étaient chauffées au fioul domestique.
Le dispositif Ma Prime Renov’ mis en place pour aider au financement des travaux de rénovation énergétique, surtout des ménages les plus modestes, a déjà acté la fin des aides pour l’installation de chaudières à gaz, y compris les plus modernes qui recyclent leurs gaz d’échappement.
SOURCE : MAIREinfo – Édition du lundi 12 juin 2023