En juin dernier, à l’occasion d’un déplacement dans le département de la Vienne, la Première ministre annonçait le lancement d’un nouveau programme dans le cadre du plan France ruralités. Il vise avant tout à pallier le manque d’ingénierie des communes rurales de moins de 3 500 habitants.
Accompagnement
Pour ce faire, « 120 chefs de projet (dont 20 financés par le Cerema) seront recrutés à partir de janvier 2024, soit 1 à 2 par département, afin d’épauler les communes dans leurs projets ». L’accompagnement comprend le lancement d’un diagnostic territorial si nécessaire, la mobilisation d’appuis en ingénierie locale, la recherche de financements publics et privés, une vérification de la conformité du projet et une information sur de nouveaux dispositifs pouvant intéresser la commune.
La première vague de communes labellisées « Villages d’avenir » a été annoncé hier par Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. Au total, 2 458 communes bénéficieront d’un appui dans le cadre du programme à partir du mois prochain pendant 12 à 18 mois. 27 communes en moyenne par département vont donc pouvoir développer un projet. En moyenne, ces communes comptent 889 habitants.
Réhabilitation, services, mobilité
Les élus des communes rurales ne manquent pas d’idées pour faire vivre leurs villages. En revanche, ils manquent souvent de moyens notamment en termes d’ingénierie. C’est à ce besoin longtemps exprimé par les maires que le programme « Villages d’avenir » répond.
Ainsi, plusieurs types de projets ont été sélectionnés pour bénéficier de cet accompagnement. Dans la grande majorité, ce sont des projets de réhabilitation qui sont portés pour environ 1 300 communes labellisées. Transformation d’un logement vacant, rénovation d’un bâti… Les possibilités sont variées pour les communes. Par exemple, un bâtiment communal historique peut être réhabilité et transformé en tiers-lieu (café associatif, jardin potager partagé, point d’information et d’accueil des randonneurs du GR).
Deuxième type de projet : le développement de services et de commerces de proximité. Environ 500 communes ont en effet la volonté de rouvrir ou maintenir des lieux utiles aux habitants. Par exemple, si le bar d’une commune a fermé il y a un an, la commune peut souhaiter vouloir rouvrir un commerce multiservices et un café. Pour cela, elle « a besoin d’un appui pour trouver des financements pour la rénovation du bâtiment, trouver la personne adaptée pour gérer le lieu, identifier la forme juridique de relation avec le gérant du lieu et de la mise à disposition du bâtiment ».
La mobilité est un axe également important pour les communes rurales. Ainsi entre 350 et 400 communes portent des projets de type aménagement de zones piétonnes ou vélos par exemple. Enfin d’autres projets vont être développés dans le secteur du loisir, de la sécurité routière et du tourisme et de la transition écologique. De la création de terrain de sport, à la mise en place de panneaux sur les routes jusqu’à la valorisation d’un étang : le but est de partir du besoin de la commune et d’aller vers une concrétisation du projet.
Si ce programme constitue avant tout une aide à l’ingénierie, la ministre Dominique Faure a indiqué que si la région et le département étaient prêts à financer chacun 20 % d’un projet d’investissement Village d’avenir, l’État s’engagerait à mettre 40 % complémentaires dans la limite d’un million d’euros.
Selon l’entourage de Dominique Faure, ce programme qui va se déployer jusqu’en 2026 pourra, « en fonction de sa pertinence et du ressenti qu’en ont les élus locaux, être prolongé à l’avenir ».
SOURCE : MAIREinfo – Édition du vendredi 22 décembre 2023