Il y a un an presque jour pour jour, le 13 octobre 2022, le gouvernement dévoilait le Plan de sobriété énergétique dédié au secteur sportif. Chauffage des salles, éclairage des stades, expérimentations sur le transport des spectateurs, les mesures étaient variées.
Un an plus tard, les ministres Agnès Pannier-Runacher et Amélie Oudéa-Castéra se félicitent d’un bilan très positif : sur les 40 mesures préconisées, 32, soit 80 %, ont été mises en œuvre. Six demandent un « ajustement » et deux n’ont pas eu à être activées, puisqu’elles étaient prévues en cas de délestage, qui n’a pas été nécessaire l’hiver dernier.
Fonds vert
Les ministres rappellent d’abord que sur les quelque 2 500 projets des collectivités locales financés cette année par le Fonds vert, 281 sont des projets de rénovation thermique des équipements sportifs, qui ont donc bénéficié de près de 69 millions d’euros de soutien. Ces aides s’ajoutent à celles de l’Agence nationale du sport (ANS), qui a consacré 50 millions d’euros à ce dossier dans le cadre du plan de relance.
Par ailleurs, le dossier diffusé par le gouvernement indique que 88 % des acteurs (essentiellement des collectivités) ont diminué de 2 ° C la température des gymnases. La limitation de la climatisation à 26 ° C cet été a été aussi très largement respectée.
Piscines
On se rappelle que l’an dernier, au plus fort de la crise inflationniste des produits énergétiques, le sort des piscines a été particulièrement tendu – certaines collectivités étant même contraintes de fermer provisoirement ces équipements particulièrement énergivores. Le gouvernement rappelle toutefois que ces mesures extrêmes ont été rares. La mesure préconisée dans le plan, « co-construite avec les gestionnaires privés, les collectivités, l’AMF, France urbaine et l’Andes (Association nationale des élus du sport) » , consistant à diminuer de 1 ° C au moins la température des bassins, a été appliquée par « 70 % des piscines » . Ce qui a permis, indique le gouvernement, « de maintenir la quasi-totalité des piscines ouvertes tout en préservant la qualité de service et le maintien d’un service public prioritaire, notamment pour l’accueil des enfants dans le cadre scolaire et extra-scolaire ».
Rappelons que l’Andes et l’AMF continuent de revendiquer la suppression de la vidange annuelle des piscines, « source de dépenses superflues et de gaspillage évitable de la ressource en eau » . Pour l’instant, le ministère de la Santé autorise uniquement un « report » de cette opération, « sous réserve du respect des exigences de qualité réglementaire de l’eau du bassin ».
Éclairage
Conformément aux mesures préconisées, le football et le rugby ont chacun réduit « de près de 50 % de près de 50% l’éclairage des avant-matchs et des après-matchs pour les rencontres en journée et de 30% en nocturne » – le poste de l’éclairage représente à lui seul, rappelons-le, 18 % de la consommation du secteur sportif. Les 20 clubs professionnels de football qui utilisent du chauffage au sol pour les pelouses ont également réduit leur consommation.
Mobilité
Le transport des spectateurs représente « 80 % de l’empreinte carbone d’un événement sportif » , rappelle le gouvernement. Il y a donc un enjeu majeur dans le fait d’essayer de réduire la part des spectateurs se rendant aux matchs en voiture individuelle. Un an après le lancement du plan, « 78 % des clubs de football professionnel proposent désormais une solution de covoiturage à leurs supporters et de nouveaux partenariats ont aussi été signés entre des fédérations (FFBB, FFHB, FFF, FFHG, etc.) et des plateformes de covoiturage ».
Par ailleurs, 81 fédérations sportives ont été formées à un nouvel outil créé par le ministère des Sports, Optimouv, et 38 disent l’utiliser régulièrement. Cet outil vise à « optimiser la localisation des rencontres » et a permis en moyenne de réduire de 15 km la distance parcourue par les sportifs comme les spectateurs, « sans réduire le nombre de rencontres ».
Dans le cadre de l’expérimentation prévue par le plan, 42 % des clubs de football professionnel proposent désormais aux détenteurs d’un billet une gratuité des transports en commun pour se rendre aux matchs.
2024, année olympique
Et maintenant ? Le gouvernement entend poursuivre les efforts, notamment sur « la réduction des émissions de CO2 des clubs professionnels dans le cadre de leurs déplacements » – qui pourrait peut-être passer par la limitation, par exemple, de l’usage des avions privés pour les clubs les plus riches… Un focus sera également fait cette année sur « la sobriété des comportements numériques » , qui représentent 10 % de la consommation électrique française.
Lors de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, le gouvernement s’est fixé l’objectif de réduire « de moitié les émissions de carbone liées à l’organisation par rapport aux éditions précédentes » . Notamment grâce à la prise en compte de critères d’économie d’énergie dès la conception des 64 ouvrages qui ont été bâtis à cette occasion.
Les deux ministres annoncent en outre, pour le mois de novembre, la publication d’un « plan d’adaptation de la pratique sportive au changement climatique » . Le troisième PNACC (Plan national d’adaptation au changement climatique), qui sera présenté en décembre, comprendra pour la première fois « une dimension sportive ».
SOURCE : MAIREinfo – Édition du mercredi 18 octobre 2023