« Les précipitations importantes de ces derniers jours ont encore démontré la forte exposition de notre territoire national aux inondations » , indique l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité dans un communiqué de presse publié hier.
Depuis la semaine dernière, plusieurs communes ont été touchées par les pluies et les orages. Pour certaines d’entre elles, ces épisodes météorologiques aux conséquences destructrices sont fréquents.
Des situations dramatiques pour les communes
Ce sont d’abord le département de la Mayenne et du Maine-et-Loire qui ont été fortement touchés par des intempéries. L’AMF souligne que dans la commune de Craon, « l’Oudon a atteint jeudi 20 juin, des niveaux bien au-delà de la crue historique, générant évacuations et dégâts matériels importants. » Lundi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour les communes de Mayenne touchées. La procédure sera engagée dès la mi-juillet, et permettra de prendre en charge l’essentiel du coût des dégâts pour toutes les communes touchées par ces inondations.
Le destin des communes du département du Maine-et-Loire n’est pas encore scellé à l’heure où nous écrivons. Plusieurs maires espèrent la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, comme Philippe Chalopin, maire de Baugé-en-Anjou. De nombreuses communes de la Loire-Atlantique ont également été touchées par la pluie et les orages comme Loireauxence, Vallons-de-l’Erdre et Vair-sur-Loire, et « entendent réclamer le classement de leur territoire en état de catastrophe naturelle », selon Ouest-France.
Toujours la semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi, des crues torrentielles se sont abattues sur les massifs de l’Oisans et des Ecrins. Les fortes pluies « ont totalement isolé un village, en détruisant une route départementale, coupant la Bérarde, hameau de Saint Christophe en Oisans du reste du monde. » Rappelons que l’année 2023 a été particulièrement mouvementée dans le massif des Écrins et que les communes sont régulièrement victimes des laves torrentielles, c’est-à-dire des écoulements mêlant l’eau et d’autres matériaux de toutes tailles (roches, arbres, graviers, etc.).
Enfin, lundi soir, « dans les Alpes Maritimes, c’est la commune de Saint-Martin de Vésubie, lourdement touchée en 2020 par la tempête Alex, qui a dû évacuer une cinquantaine de personnes et vu certains ouvrages provisoires emportés par les flots, fragilisant encore fortement ce secteur » , indique l’AMF.
Hier, l’Isère a encore connu de violents orages qui ont provoqué des coulées de boues et des inondations dans plusieurs communes comme à Quincieu, Morette, Cras, Vatilieu, Chantesse, ou encore l’Albenc.
L’AMF se mobilise
Dans son communiqué, l’AMF exprime dans un premier temps « son soutien et sa solidarité à toutes ces populations et aux élus concernés » et souligne dans un second temps le caractère permanent des risques naturels.
David Lisnard, président de l’AMF, demande la prise en compte du phénomène en accélérant « les procédures de travaux concernant les zones sinistrées, pour assurer la sécurité des personnes et des biens lors de nouvelles précipitations et pour rendre accessible au plus vite les secteurs totalement isolés » . L’AMF demande également une « mobilisation de financements suffisants pour soutenir les élus dans la reconstruction de leur commune afin d’éviter de nouveaux drames ».
Par ailleurs, à plus long terme, l’AMF plaide pour « la mise en place d’une force spéciale nationale pour accompagner les élus en gestion de crise et en post-crise » ainsi que « la mise en consultation du programme national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) dans les meilleurs délais permettant d’entendre la voix des élus locaux. »
« La prévention des risques majeurs et la gestion des crises restent l’affaire de tous et méritent une mobilisation nationale à la hauteur des enjeux » , alerte enfin l’association des maires.
SOURCE : MAIREinfo – Édition du mercredi 26 juin 2024