Cela fait plusieurs semaines que les maires réclament à cor et à cris des règles claires pour l’organisation de la Fête de la musique – rappelant qu’un tel événement ne s’organise pas en une semaine. C’est désormais chose faite : le ministère de la Culture a rédigé un protocole diffusé depuis hier sur son site.
Le ministère rappelle que le caractère traditionnellement « spontané » de la Fête de la musique rend son organisation « particulièrement complexe » dans le contexte actuel. Elle ne sera pas interdite, mais les événements devront répondre à des règles très strictes que le gouvernement demande notamment « à l’ensemble des communes » de respecter.
Ce qui sera interdit
Pas de dérogation possible au couvre-feu : tous les événements devront s’arrêter à temps pour que le public soit rentré chez soi à 23 h. « Aucune tolérance n’est prévue », insiste le ministère de Roselyne Bachelot. Dès lors que les événements accueilleront plus de 1000 personnes, le pass sanitaire devra être exigé (lire article ci-dessus).
Les concerts « impromptus » des musiciens amateurs sur la voie publique « ne seront pas autorisés », afin d’éviter les rassemblements. Dans les bars et restaurants, les choses seront très encadrées : les concerts ne seront autorisés qu’à partir du moment où ils ne peuvent « engendrer des rassemblements sur la voie publique » ni « accroître les risques de contamination en intérieur ». Sont notamment considérés comme à risque les concerts impliquant « du chant » ou l’usage d’instruments à vent. Dans ces conditions, il sera quasiment impossible d’organiser des concerts dans ces lieux – les préfets auront d’ailleurs la possibilité de les interdire par arrêté sur l’ensemble d’un département.
Ce qui sera autorisé
Il est demandé de n’organiser des événements que dans les ERP (établissements recevant du public) avec public assis, en respectant les jauges et les plafonds (65 % de la capacité et 5000 personnes, pour les salles fermées et les chapiteaux, tentes et structures).
Il est possible, est-il écrit dans le protocole, d’organiser des manifestations en plein air, mais là encore en configuration assise. Dans les ERP (stades, par exemple), cela ne pose pas de problème, les règles étant clairement établies (jauge à 65 % et plafond à 5 000 personnes). Pour ce qui concerne les concerts sur la voie publique, les choses semblent plus compliquées. En effet, le protocole indique que « seules les configurations assises seront autorisées », les rassemblements de plus de 10 personnes étant interdits. L’annexe du protocole indique noir sur blanc que « les festivals de plein air debout » sont interdits.
Problème : ce n’est pas tout à fait ce que dit le décret paru ce matin, qui entrera en vigueur demain et le sera toujours au moment de la Fête de la musique. Le texte introduit en effet une nouvelle autorisation de « rassemblements » : les « manifestations artistiques (…) se déroulant dans l’espace public et accueillant un public en déambulation ou debout dans le respect des jauges définies par le préfet de département en fonction des circonstances locales ».
Que choisir entre le protocole du ministère et le décret paru ce matin ? Ce point devra manifestement être clarifié dans les jours qui viennent. Ce sera peut-être le cas via la « communication nationale » prévue par l’État, dans le protocole, pour « faire connaître ces modalités d’organisation ». Il sera demandé aux communes de faire circuler ces informations via « leur site internet, leur panneaux lumineux et tout document de communication ».
SOURCE : MAIREinfo – Édition du mardi 8 juin 2021