A la suite de l’intervention d’Emmanuel Macron et les annonces faites lundi concernant la gestion de la crise sanitaire, l’AMF et France urbaine ont demandé au gouvernement, chacune de leur côté, l’élaboration d’un « plan de déconfinement précis » et d’une « stratégie nationale » en coordination avec les maires.
« C’est naturellement prévu »
« Pour être efficace, la fin programmée des mesures de confinement devra être menée étroitement en lien avec les maires et leurs équipes », explique l’AMF dans un communiqué publié hier, et réclame qu’un « plan de déconfinement précis au niveau national » soit défini « avec les maires », dont les « efforts », accomplis depuis le début de la crise sanitaire, « impliquent qu’ils disposent des moyens juridiques et financiers pour faire face à leurs responsabilités ». « C’est naturellement prévu », a répondu laconiquement, sur son compte Twitter, le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, au communiqué de l’association.
Alors que le Premier ministre a promis, hier, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, de présenter un « plan complet de sortie » de confinement « largement avant le 11 mai », les représentants des élus urbains lui ont demandé, dans une lettre adressée hier, qu’une « coordination renforcée entre l’Etat et les collectivités » soit élaborée « au service d’une stratégie cohérente et négociée ». « Pour préparer au mieux le déconfinement progressif annoncé, il y a urgence à anticiper les problématiques opérationnelles et logistiques que posera la gestion de cette séquence, souligne France urbaine. Les élus urbains ont besoin qu’une doctrine nationale soit construite dans les meilleurs délais, accompagnée d’une méthode conçue avec les territoires qui leur permettra d’assumer, aux côtés de l’Etat, toute leur responsabilité d’élus de la République. »
Des « clarifications » sur les masques
L’AMF a confirmé sa proposition visant à faire des maires « les premiers maillons de la chaîne afin d’assurer la bonne distribution », évoquée par le président de la République lors de son allocution, des masques de protection sur le territoire. L’association estime, toutefois, que cette opération « ne pourra réussir que si les volumes suffisants de masques sont disponibles ».
France urbaine a précisé, de son côté, attendre, « dès à présent », que le gouvernement « clarifie la répartition des rôles entre l’Etat et les collectivités locales, en matière de commande, approvisionnement, stockage, circuits de distribution de masques » et, « surtout », qu’il définisse, « en étroite coordination avec les grandes villes, agglomérations et métropoles, une stratégie nationale de généralisation du port de masques grand public pour l’ensemble de la population, dans la perspective notamment de la sortie de confinement », selon des « modalités de financement qui restent par ailleurs à clarifier ».
Un calendrier pour les écoles primaires
Concernant les écoles primaires, l’AMF juge qu’il convient « d’établir un calendrier et des modalités de mise en œuvre suffisamment détaillé pour garantir la sécurité de tous les élèves et personnels », l’association assurant être « disponible pour élaborer, avec le ministère de l’Education nationale, un protocole d’organisation harmonisé avec l’ensemble des communes de France, quel que soit leur taille ».
Alors qu’Emmanuel Macron a indiqué, lundi, que « les crèches, les écoles, puis les collèges et les lycées » rouvriront progressivement à partir du 11 mai, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a évoqué, hier, les premières pistes de modalités de retour à l’école des élèves qui doivent être définitivement arrêtées sous deux semaines.
« Les élèves ne rentreront peut-être pas en même temps selon leur niveau et leur âge. On peut aussi avoir des considérations de nature territoriale… Ce qui est important c’est qu’il y ait un cadre nationale avec des adaptations locales », a indiqué le Jean-Michel Blanquer sur France 2 hier, insistant sur le fait que « les mois de mai et de juin ne seront pas des mois normaux, cela ne ressemblera pas à mai-juin 2019, ce sera forcément des petits groupes et une approche personnalisée » qui seront mis en place.
Il a également affirmé ne pas exclure « à ce stade » le fait que les enfants soient amenés à porter des masques lors de leur retour à l’école. Un retour qui ne serait pas nécessairement obligatoire : « Ça se discute, je suis favorable à des formules souples », a-t-il précisé, assurant que l’objectif serait principalement « social » : « ramener à l’école les élèves qui en sont particulièrement éloignés ».
Source : MAIREinfo – Édition du mercredi 15 avril 2020