6 000 classes fermées mardi, plus de 8 000 hier. L’inexorable progression de la 5e vague amène son lot de fermetures de classes, puisque, depuis la rentrée, le gouvernement a tenu bon sur sa décision de fermer les classes d’écoles élémentaires pendant sept jours dès la détection d’un seul cas positif.
Cette position était contraire aux recommandations du Conseil scientifique qui, dès septembre, avait proposé qu’au moment de la détection d’un cas, tous les élèves soient testés, et que ne soient isolés que les élèves positifs et ceux qui auraient refusé de se soumettre au test.
Cette position était également soutenue par l’AMF et France urbaine (lire Maire info d’hier).
Pas de passage au niveau orange
Le ministre de l’Éducation nationale s’est donc résolu à changer son fusil d’épaule, hier. « Nous allons ajuster notre protocole pour faire face à la réalité » de la 5e vague, a déclaré Jean-Michel Blanquer. Le ministre a commencé par faire un point sur la situation dans les écoles : « On dénombrait hier 8 500 classes fermées, quasi-exclusivement dans l’école primaire ».
Contrairement à ce que l’on pouvait penser, le ministre n’a pas annoncé un changement de niveau de protocole dans les établissements, et le pays reste, pour l’instant, soumis au niveau 2 du protocole (niveau jaune). Le ministère n’a jamais souhaité donner par avance des critères objectifs et chiffrés pour justifier le passage d’un niveau à l’autre. On ne sait donc pas pourquoi le choix de rester au niveau jaune s’est imposé, ni quand le choix de passer au niveau orange sera fait – ce qui ne facilite pas l’anticipation des mesures, notamment pour les collectivités territoriales : si les élus savaient qu’à partir de tel taux d’incidence à l’échelle nationale, par exemple, le protocole évoluerait dans un sens ou dans un autre, ils pourraient s’y préparer. C’est ce qu’à d’ailleurs défendu hier David Lisnard, le président de l’AMF, devant le Premier ministre, en demandant que les élus ne doivent plus agir « dans l’urgence » en matière de changements de protocole.
Mise en place progressive la semaine prochaine
Pas de changement de niveau donc, mais un « ajustement du protocole », a annoncé Jean-Michel Blanquer, avec un retour à la stratégie « tester/alerter/protéger ». À l’école primaire, « environ 180 000 familles sont concernées par les fermetures de classe », et sur la seule journée d’hier, environ 3000 élèves étaient déclarés positifs.
Depuis début octobre, le gouvernement teste, dans dix départements, le dispositif prôné en septembre par le Conseil scientifique (test de tous les élèves dans les classes où un cas a été détecté, plutôt que fermeture systématique de la classe). « Ce dispositif a montré sa pertinence », estime le ministre, et nous pouvons « en tirer des leçons » : il sera donc généralisé. Il faut toutefois « adapter les modalités de dépistage, car, selon les départements, nous avons constaté des réalités différentes notamment sur la capacité de réactivité des laboratoires ».
À partir du lundi 29 novembre, le nouveau système sera mis en place : « Il n’y aura donc plus de fermeture systématique de classes, mais un dépistage systématique de toute la classe. Seuls pourront rester en classe ceux qui présentent un test de dépistage négatif. » Le test pourra être réalisé soit par les parents, soit « par une présence des laboratoires dans les établissements scolaires ».
Ce dispositif sera mis en œuvre progressivement pendant la semaine, et les communes « seront informées des modalités » au fil de l’eau par les rectorats. Les tests seront gratuits pour tous les mineurs concernés.
Le ministre n’a, en revanche, pas évoqué la question des dispositifs de contrôle du CO2 dans les écoles ou des purificateurs d’air. De nombreux élus ont installé de tels dispositifs dans les écoles de leur commune, à leurs frais, et souhaitent que l’État les soutienne financièrement dans cette démarche. Il a également reconnu l’échec relatif des objectifs gouvernementaux en matière de tests dans les écoles : au lieu des 600 000 tests par semaine prévus, le chiffre plafonne à 200 000 depuis longtemps. Jean-Michel Blanquer en a mis la responsabilité sur les parents et leurs « réticences », mais a reconnu que le gouvernement devait se montrer « plus volontariste ».
SOURCE : MAIREinfo – Édition du vendredi 26 novembre 2021