Fêtes votives et patronales, Fête de la musique, festivités du 14 juillet, événements culturels, cinéma en plein air… Ce sont « plus de 100 000 événements » qui sont organisés chaque été par les communes, les comités des fêtes ou les associations culturelles, rappellent, dans leur communiqué, l’Association des maires ruraux de France, l’Association des petites villes de France, la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture et la Fédération nationale des comités et organisateurs de festivités.
Anticiper plutôt que subir
Ces associations demandent au gouvernement de réfléchir au-delà de la seule question des festivals, et de travailler également sur les « festivités populaires », en « définissant un cadre permettant aux préfets, en lien avec les Drac, d’autoriser les manifestations en plein air à partir du mois de juin ». Pour elles, « le besoin des citoyens pour des activités culturelles, a fortiori en plein air, est aujourd’hui criant. Ces festivités permettent de recréer du lien social, d’oublier la lassitude provoquée par la pandémie. » Il convient de surcroît de « rassurer celles et ceux qui organisent ces festivités ». Mais les associations estiment également qu’il vaut mieux autoriser des festivités bien cadrées et organisées plutôt que de prendre le risque « de voir se multiplier des événements spontanés, désorganisés et sans protocole sanitaire ». En d’autres termes, l’organisation de fêtes « officielles » pourrait être un exutoire permettant d’éviter les fêtes sauvages.
« Autant encadrer », confirme ce matin à Maire info André Robert, délégué général de l’APVF. « Mais surtout, les élus comme les organisateurs ont besoin de visibilité, d’un cadre clair, de savoir ce qui est possible de faire et de ne pas faire. Peut-être que certaines manifestations seront jugées trop dangereuses – mais il faut le savoir dès maintenant ! Il y a, l’été, énormément de petits événements, qui n’ont pas la visibilité des grands festivals mais qui demandent néanmoins beaucoup d’organisation – c’est donc dès maintenant que nous devons savoir si nous pourrons le faire ou pas. » Le délégué général de l’APVF pointe également la question « économique et sociale » : dans la culture et l’événementiel, « il y a des gens qui n’ont plus rien fait depuis un an, et qui sont à bout de souffle ».
Même son de cloche à l’AMRF, où l’on souligne ce matin que le ministère de la Culture semble quelque peu « obnubilé » par les grands festivals, « sans forcément prendre en compte la diversité de ce qui fait le vivier culturel dans le monde rural ou les petites villes. » « Nous voulons porter l’alerte sur ce point, et demander un cadre clair pour tous. Si ce cadre est trop contraignant, les organisateurs auront toujours le choix de renoncer. »
Calendrier le 12 mai
On devrait en savoir plus sur le calendrier de levée des restrictions à la fin de la semaine – le chef de l’État devrait s’exprimer à la télévision dimanche ou lundi prochain au soir, a fait savoir hier le gouvernement. Une « matrice » devrait être dessinée d’ici le milieu de la semaine prochaine, donnant les grandes lignes du calendrier, avant la diffusion d’un plan détaillé « autour du 12 mai ».
Lors d’une rencontre avec une dizaine de maires, hier, en visio-conférence, Emmanuel Macron a évoqué un possible allègement du couvre-feu à la mi-mai, et son éventuelle levée en juin. Il a également envisagé la mise en place possible d’un « pass sanitaire » permettant de participer aux grands événements – festivals ou grands événements sportifs par exemple. En excluant que ce pass sanitaire soit utilisé pour réglementer l’entrée dans les restaurants, en revanche. Quoi qu’il en soit, le chef de l’État a confirmé que le calendrier de réouverture serait conditionné à la circulation du virus dans les départements : autrement dit, la réouverture des terrasses ou l’aménagement du couvre-feu n’interviendront probablement pas à la même date en Île-de-France que dans les Landes ou le Finistère, où le taux d’incidence est aujourd’hui retombé en-dessous des 100.
Le chef de l’État a décidé apparemment de rendre régulières – l’exercice avait déjà été fait il y a quinze jours – ces rencontres avec des maires sélectionnés directement par l’Élysée. Une démarche jugée « utile et positive », hier, par le secrétaire général de l’AMF, Philippe Laurent, qui a toutefois suggéré au président de la République de « pousser l’audace jusqu’à consulter l’Association des maires de France ».