État des lieux dans les communes
86 % des communes ont entièrement renouvelé leur conseil municipal à l’issue du premier tour, détaille l’AdCF. Le chiffre est, à très peu de choses près, le même pour les communes de plus et de moins de 1000 habitants. Un second tour sera donc nécessaire dans 14 % des communes, représentant 38 % de la population (25,5 millions d’habitants). Les communes concernées par le second tour sont « régulièrement réparties sur le territoire », note l’association, avec une très légère prépondérance de communes ayant connu un premier tour décisif dans l’ouest du pays, en particulier dans les Pays-de-la-Loire.
Outre-mer, la situation est plus contrastée : pour ce qui est de l’ensemble Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte, c’est à peu près l’égalité entre les communes en attente de second tour (67) et les communes ayant élu leur conseil municipal au complet (62).
« Il est également important de souligner ; ajoute l’AdCF, que, parmi les communes de moins de 1000 habitants concernées par un second tour, c’est souvent pour un très faible nombre de sièges restants à pourvoir. En effet, dans plus de la moitié des cas (59,1 %), un second tour aura lieu pour élire seulement un ou deux conseillers municipaux restants. ». 1 356 communes n’ont qu’un seul siège encore à pourvoir, 683 en ont deux. 278 communes ont encore dix sièges et plus à pourvoir.
La maille des intercommunalités
La situation est évidemment toute différente lorsque l’on raisonne à la maille des intercommunalités : celles-ci sont, en effet, très largement concernées par le second tour. Un faible nombre d’EPCI a vu toutes ses communes membres élire leur conseil municipal au complet : ils ne sont que 153, soit un peu plus de 12 % du total, et regroupent 5 % de la population. Ces EPCI sont assez concentrés dans les Pays-de-la-Loire, le sud-ouest du pays et la Corse.
Toutes les métropoles et toutes les communautés urbaines comptent au moins une commune membre qui devra procéder à un second tour. 216 communautés d’agglomération sont dans ce cas, et 850 communautés de communes.
En dehors des zones urbaines denses, « c’est surtout dans l’Est de la France — Bourgogne-Franche Comté et Grand Est (hors Alsace) — dans les Hauts-de-France, le long du pourtour méditerranéen et dans le Massif central que se retrouvent les intercommunalités qui présentent les plus fortes proportions de communes en attente du second tour (plus de 25 % des communes par intercommunalité) », détaille l’association. Dans quelques cas, la part des communes encore en renouvellement dépasse les 40 %, voire les 100 % dans certains cas.
Ces intercommunalités où cohabitent des communes ayant renouvelé leur conseil municipal et d’autres ne l’ayant pas encore fait sont, rappelons-le, soumises pendant la durée de la crise à un fonctionnement très particulier : leurs conseils sont « mixtes », c’est-à-dire qu’ils comprennent à la fois des nouveaux élus (ou des élus confirmés par le premier tour) et des anciens élus, issus de communes où le premier tour n’a pas été conclusif. Cette situation deviendra – comme, du reste, dans les communes – de plus en plus problématique si la perspective du second tour devait s’éloigner dans le temps.
Télécharger le document de l’AdCF.
Source : MAIREinfo – Édition du lundi 20 avril 2020